quinta-feira, 6 de agosto de 2009

L’ŒUVRE SUIVANTE



Henrique Pinto, les derniers mots dans la Conférence de Nevers, et, au déjeuner, André Mesne, Gouverneur de Nevers, Florence Ombret, Maire Adjointe de Nevers, et Henrique Pinto



Au nom du Président du Rotary International Dong Kurn Lee, et de sa femme Young, qui sont représentés, avec le plus grand plaisir, par moi et Maria da Graça dans cette importante Conférence Rotarienne, qui vous concerne à tous et, également, au monde entier, on vous salue vivement.

Idées créatives pour l’avenir

Au nom du président D K Lee, je vous félicite de l’excellent travail qui vous a été possible de réaliser pendant cette année Rotarienne, lequel j’ai pu apprécier cet après-midi.
Votre enthousiasme dans ce Comité du District, à la Conférence de District – toujours un événement Rotarien distingué, soit par l’évaluation du succès du Servir dans cette année et les années précédentes, soit par la perspective des idées créatives pour l’avenir des communautés et de l’organisation dont on est si fiers d’appartenir -, nous assure un Rotarisme vif, plutôt protagoniste que spectateur, sans préjugés, attentif aux histoires et martyres des citoyens près de nous, chacun d’entre vous regardant l’Autrui comme votre propre alter ego. À chaque circonstance réussie, comme celle-ci, on peut projeter encore un autre morceau du chemin du bonheur de l’autrui. Mais, certainement, dans ce contexte Rotary agissant, chacun de nous peut se découvrir et connaître un petit peu plus ce chemin vers notre propre bonheur et celui de l’Autrui.

Recherche aux maladies du cerveau

Parmi tant d’excellentes participations, c’est mon devoir relever les participations de Jacques Parisel, avec ses contributions pour le Programme pour la Paix et la résolution des conflits du RI, celle de Philippe Bardonnet, avec les participations de la vente des billets de cinéma en France, qui ont collecté 800 000 Euros pour le Programme de Recherche aux maladies du cerveau, ainsi que celle de Philippe Denoyer sur la façon originale de communiquer chez Rotary.
Également, moi et Maria da Graça acceptons cette commission du Président D K Lee avec le plus grand plaisir. On se retrouve, de nouveau, en France, un pays que nous aimons depuis toujours, ferment de la culture que nous avons absorbé pendant notre enfance et adolescence et qui a influencé nos vies. Mais il nous plaît aussi parce qu’il nous permet d’être ici, si agréablement, et de vous connaître, trouvant chez vous des nouveaux amis pour toujours.
Le Gouverneur André Mesne et Martine, ainsi que vous tous, nous ont reçu comme si on était ces plus chers membres de la famille. Nous nous sentons chez nous, au sein de notre famille. Merci beaucoup.

Inciter à parcourir ce chemin

Monsieur le Président du Rotary International, D K Lee, a voulu nous faire porteurs de son message inspirateur qui donne corps à son mandat – l’appel à tous les Rotariens pour concentrer leurs efforts chez les enfants, de façon à réduire les alarmants taux de mortalité infantile dans le monde –, et que ceci soit accompli, hors de mesure, dans le domaine de la santé, de la provision de nourriture, des ressources hydriques et de l’alphabétisation.
Monsieur le Président D K Lee nous incite à parcourir ce chemin et à qu’on puisse tous le faire en concrétisant notre sentir social plus intime, à nourrir nos rêves. Il croit qu’il est possible atteindre cette aspiration, visant les enfants, si tous nos efforts sont concentrés chez eux et si on travaille ensemble pour ce but. André Malraux évoque dans son legs que l’homme ne se construit qu’en poursuivant ce qui le dépasse. Donc, on prend pour devise nourrir nos rêves à Rotary comme le défi quotidien de vaincre l’accommodement, la routine, le pessimisme, les préjugés, les fausses craintes, les obstacles sérieux et les illusions, pour matérialiser positivement notre conscience de l’Autrui. Un défi qui peut être vaincu sans souffrance, sans être privé de l’essentiel, en créant un style de vie qui apporte la confiance en soi pour la recherche du bonheur personnel mais aussi du bonheur de ceux qu’en ont besoin.
Pour atteindre cette motivation que nous nous proposons, le but est aussi important que le moyen, dans un procès qui est déterminant pour la qualité de vie des acteurs en scène. Les idées «nourrir leurs rêves» et «recherche du bonheur» peuvent ainsi se croiser à Rotary. Le résultat de son addition est une famille authentique, unie. John Lennon chanta avec les Beatles «Vous pouvez dire que je suis un rêveur, mais je ne suis pas le seul. J’espère qu’un jour vous nous rejoindrez et que le monde ne sera qu’un». Et il a immortalisé la croyance au bonheur possible à travers la camaraderie et le bien-faire que celle-ci nous permet.

Et pourquoi ?

Les professionnels de mon métier savent que, quand un individu est loyal à son essence, la vie cesse d’être lourde, termine l’ennuyant «exister sans vivre», comme disait Victor Hugo. Quelques-uns des mes collègues médecins croient que les gens n’ont pas l’habitude de plonger à l’intérieur de soi-même puisqu’ils ont peur de se confronter avec un monde d’ombres, de jalousie et des ressentiments. Mais je suis sûre que, dans la plupart des cas, sans aucune teinte de masochisme, ce que les gens craignent le plus dans cette contemplation intérieure c’est de trouver beauté, lumière et force. Les gens ont peur de trouver les trésors enfermés dans leur intérieur. Le Rotary International nous offre ce regard, tout seul, sans le recours à aucune thérapie.

Ce mouvement centenaire, hérité par plus de 1,2 millions de membres, de Paul Harris, et qui compte de centaines de milliers de projets de service autour du monde, est, heureusement, assez hétérogène dans ses procès. Comme en tout ce qui est humain, il n’est pas libre d’interprétations plus ou moins conservatrices et d’enthousiasmes plus ou moins démesurés. Mais il est, indubitablement, un mouvement auquel les gens peuvent avoir confiance. Quand, il y a deux mois, la Fondation Gates s’est engagé, près de Rotary, à faire une donation additionnelle de 225 millions de dollars pour combattre la poliomyélite, cela a été un signe clair de la confiance que ce mouvement suscite dans le monde actuel. Les Rotariens qui s’obstinent au Servir mènent aussi à la confiance que les individus peuvent être heureux quand les projets dont ils sont responsables induisent le bonheur des autres.

Le Critère des Quatre Questions, formule qui résume en quelques mots les principes fondamentaux de l’éthique, d’Aristote à Paul Ricoeur, est une partie importante de la cohérence interne et de la crédibilité, aux yeux du monde, de ce mouvement de volontaires pour la paix et la compréhension entre les nations. Ayant origine dans un petit morceau schisteux de la mythologie grecque et traversant la connaissance scientifique, tous les deux partie du patrimoine de mon métier, on arrive à trouver dans la perception des valeurs intemporelles de l’Humanité, qui imprègne la conception du volontariat et de la paix, des raisons qui accentuent franchement la grandeur du Rotary et la beauté des desseins de ceux qui l’intègrent.

Les principes

Esculape, ou Asclépios en grec, était fils d’Apollon et d’une nymphe. Il s’intéressait aux malades. Il les guérissait. En peu de temps, il devient capable de ressusciter les morts et, de cette façon, il défie les règles qui gouvernent le destin humain. Mais Pluton, dieu des enfers, en vue de la décroissance du contingent d’arrivées, se plaint à Jupiter et celui-ci punit Esculape. Comme si un bien quelconque pouvait échapper à la condamnation de l’éphémère. L’œuvre de ce gourou sera continuée par ses deux filles, Hygie, la mère de l’hygiène, qui prévient les maladies, et Panacée, qui les guérit.

En Grèce, au Vème siècle avant J-C, la médicine des suiveurs de Asclépios est contestée par les médecins qui défendent le raisonnement philosophique. Mais Pythagore, le philosophe mathématicien, critique, de son côté, les Asclépiades, en rejetant recourir au divin dans la recherche de l’harmonie entre l’homme et la nature.
De cette façon, il y a 25 siècles, les conflits mettait déjà en évidence les sentiments qui s’opposeraient au long de l’histoire, la rationalité contre l’appel au surnaturel, la prévention contre le traitement, la peur de la transgression contre l’espoir d’un miracle.

Les concepts de volontariat et paix ne s’opposent pas. Cependant, la façon dont ils se rapportent dépend beaucoup du poids que les valeurs intemporelles de l’humanité – celles-ci également cibles des discussions sur le rational et le subjectif – ont dans l’abordage de cette relation.
Le volontaire partage son talent et sa connaissance tandis qu’il sert l‘autrui. Il est, fréquemment, un citoyen très bien qualifié et très capacité. Les plus efficaces démontre une attitude positive de l’amour à la vie et un fort travail éthique, flexibilité, réalisme et sens de l’humour. Soit ceux qui contribuent à une vie digne pour les enfants orphelins du SIDA, au Kenya, au Lesotho et en Afrique du Sud, ou pour les petits garçons et petites filles abandonnés en Amérique Latine ou aux Caraïbes ; soit ceux qui s’engagent dans une communauté pour préserver l’environnement ou pour donner de manger aux sans abri dans un foyer, ceux qui donnent du sang ou qui coordonnent les urgences pendant une catastrophe, ainsi que ceux qui agissent, avec leur capacité d’initiative, dans une organisation charitable ou culturelle, en le faisant de son choix, désintéressement, comme si c’était possible l’avoir écrit sur son génome. Ils sont une force très puissante de changement et d’enrichissement spirituel, soit pour eux-mêmes, soit pour les grandes communautés où ils servent. Ils sont les fauteurs de la paix. Et celle-ci est beaucoup différente (et plus compliquée !) d’une simple inexistence de conflits armés.

Le journal de voyage

Bento Espinoza est né à Amsterdam, en 1632, dans une famille juive bannie de Portugal par l’Inquisition. Sur Espinosa, Cernuda a dit qu’il a été eu un des penseurs plus haïs et craints de notre tradition intellectuelle. Savater racontait que, peu de temps après sa mort, une main anonyme, rancunière, a écrit sur sa pierre sépulcrale ce sinistre abrupt : «crachez sur ce tombe, ici gît Espinoza, plaise à Dieu que sa doctrine reste aussi ici ensevelie et qu’elle ne répand pas sa pestilence». C’est ceci le destin de beaucoup d’hommes bons, modestes, intelligents et probes. Le journal de voyage de ceux qui ont vu le chemin plus clairement peut stimuler les autres. Et ceux qui, comme Espinoza, ont donné cet aide peuvent être appelés d’«amis de l’humanité». Parmi eux, il est même difficile de trouver quelqu’un, outre que lui, plus joyeux et plus énergique, sans étourderie et aussi moins truculent. Quand, aujourd’hui, à Californie, Ana et António Damásio redessinent la carte du cerveau en fonction de la localisation des précurseurs des émotions, qu’ils ont, de son côté, identifié à la genèse des sentiments, s’inspirent à la modernité du raisonnement critique du philosophe Espinoza. Mais, s’interrogent certains pessimistes, étant conclue la carte du cerveau, comme une douce fumée de la raison, ne perdra pas l’esprit son lieu ? Les valeurs objectives sont absolues. Comme est défendu par Johannes Hensen, on peut aller plus loin et soutenir la validité objective et absolue des valeurs spirituelles. Aucun homme normal ne niera l’existence de la culture, qui signifie exactement la réalisation des valeurs objectives par moyen d’une activité entretenue par les hommes. Et aucun homme peut avancer avec fierté dans le royaume de l’esprit sans un idéal (quelque soit son nom), qui l’ouvre le monde des valeurs spirituelles. Mais, attention, ces valeurs spirituelles, orienteuses de l’effort et de l’action de l’homme, ne sont pas inventées. Elles naissent dans nos têtes avec le progrès de la culture. Ceux qui refusent ce savoir, qui n’est pas basé, exclusivement, sur la matière, ne seront, donc, pas capables de s’élever à la sphère du Bien, du Beau et de la Vérité. Et, pour cela, ne cesseront jamais de nier l’objectivité et l’absolu des valeurs.
Le volontariat et la paix, en tant qu’entités ontologiques superposables, se basent sur un plan systémique de valeurs intemporelles.

Le privilège de faire l’ouverture d’un journal télévisé

Comme en beaucoup d’autres domaines, aujourd’hui, on dit fréquemment que les hommes sont de plus en plus égocentriques et, a contrario, on parle, également, beaucoup de la «crise», comme si après celle-ci, tel quel un apocalypse, l’homme grégaire n’aurait plus rien à faire, et un nouveau monde plein de meilleures valeurs pourrait, nécessairement, émerger, sans effort, basé sur une plus grande équité et justice sociale. Comme si le transfert du pouvoir des citoyens aux entités privées pût tomber parce que les États (et, que par euphémisme, les citoyens) peuvent acquérir, transitoirement ou pas, un plus grand pouvoir régulateur.

Quel est le poids de l’information mondiale qui fait la contextualisation du fait qu’on habite le tiers du monde qui vit bien? Quel volume de la population de ce « paradis » comprend les raisons du Darfour, des camps des réfugiés au Tchad, ou la tuerie du peuple Tutsi ? Pourquoi les derniers bastions de la Poliomyélite – engagement planétaire des Rotariens –, se trouvent-ils au nord du Nigeria, un des plus grands exportateurs de pétrole, ou au nord-est de l’Inde, une économie émergente et très solide? Les milliers de Banques Alimentaires existants dans ce tiers du monde et les volontaires que leur donnent vie, comme les donneurs de sang qui octroient à l’autrui une partie de sa propre structure physique, la foule d’hommes et femmes qui, en Turquie et au Brésil, promeuvent la méthode CLE, ou Farol, pour l’alphabétisation féminine, ou les médecins et infirmiers du Rotary Doctors Bank, supports de la santé en amples zones de l’Afrique, et également les Mercy Ships soutenus par Rotary, lequel parmi eux aura le privilège de faire l’ouverture d’un seul journal télévisé?

Notre époque et son art sont plus violents que le passé ?

Nonobstant, ni tout est vraisemblable dans les lectures somnolentes. Il y a une franche perversion par rapport au rôle décisif au spectacle et même à la communication sociale, alimentée par une psychologie confuse et une sociologie pressée, quand on défend que la violence juvénile et infantile provient des mauvais exemples des journaux et des écrans. L’accusation n’est pas nouvelle. Les fictions de chevalerie inspireraient les folies de Don Quichotte. L’existentialisme mènerait au suicide. La menace a même visé des films comme « Orange Mécanique », « Le Dernier Tango à Paris », ou « Pulp Fiction » de Tarantino.

C’est le mythe de que notre époque et son art sont plus violents que le passé. Mais la vie quotidienne aux pays développés, malgré tout, n’a jamais été aussi pacifique que maintenant. La représentation cruelle et sanguinaire de la violence a toujours jouit de grande popularité, aux cirques romains, aux faenas taurines, aux images des saints et martyres de l’imagination chrétienne, au Coriolan de Shakespeare. Après tout, cet impact imaginaire provient de la révélation spectaculaire des craintes ou désirs réprimés par la bienséance sociale.

Les valeurs ardentes de la vie

Quand tant d’indolents chantent le tango pleureur de la « crise des valeurs » et les « dangers de cette nouvelle ordre mondiale », avec les nationalismes en marche et la xénophobie qui émerge des bouches de qui on l’espère le moins, un splendor veritatis supposément ressemblant le feu inquisitoire, entourés, aujourd’hui, par la misère massifiée et l’immolation impitoyable des enfants, comme nos rappelle encore Savater, on a vraiment envie de relire quelqu’un qui a toujours refusé la peur comme technique politique, qui ne s’est pas trompé en dénoncer la peine capitale et le terrorisme, extrêmes symétriques de l’immolation de l’individu aux raisons de l’État, qui a toujours défendu les « valeurs ardentes de la vie qui préserve et conforte », la complémentarité des valeurs comme celles de la vie et de la liberté. Les premiers assurent toaster la liberté authentique, et les derniers disent aspirer à une vie humainement plus légitime, à la vie meilleur que la vie. Ces valeurs soutiennent tous les éthiques et politiques qui l’ont été, sont et seront.

Impératif individuel et responsabilité collective

On se raffole de savourer la prose de qui a toujours défendu que les droits de l’Homme ne sont sûrement pas un préjugé ajournable pendant que la société, en général, reste injuste, que seule les moyens peuvent justifier les fins et jamais l’inverse, que le destin des citoyens de toutes les nations ne se résoudra jamais sans que soit atteinte une organisation mondiale, respectée, capable d’assurer la paix et d’affronter, en commun, les problèmes globales. Ce tas d’attitudes, appelons-le, en général, la parabole de la solidarité – qui donne corps au volontariat, quel succulent fluer des sociétés civiles plus fortes, et, donc, plus entraînées pour la paix, et aussi aux propres efforts pour la paix –, comme une décision individuelle humble jusqu’au pessimisme, mais ferme, a été la fascinante héritage d’Albert Camus, peu évoqué par l’intellectualité moderne.

Quelques soient les réponses de la philosophie politique, pour Hannah Arendt, il n’y a pas des règles morales de comportement, au niveau personnel et individuel, qui puissent nos exempter de la responsabilité collective. Dès lors, si le volontariat est un présupposé pour la paix, et la paix est en soi le comble des valeurs sociétaires, sans date, elle est, simultanément, un impératif individuel et une responsabilité collective.
Une telle conclusion est presque une caresse maternelle. Elle crédite notre habitat et nous motive à mieux servir. On peut voir dans notre compromis avec Rotary ce que André Gide aura écrit à Jean Cocteau : « Je tiens que la meilleur explication d’une oeuvre doit être l’oeuvre suivante».

Hôtel Mercure, Nevers, le 3 avril 2009
Henrique Pinto
(En représentation du président du RI, Dong Kurn Lee)

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