quarta-feira, 16 de dezembro de 2009

À COPENHAGUE, LA NÉGOCIATION POUR LES NULS

L'heure tourne à Copenhague. La conférence sur le climat se termine dans deux jours et les négociations patinent. «On a l'impression d'être revenu au début de la conférence : très peu de progrès ont été accomplis en dix jours», soupire Raphaëlle Gauthier, administratrice du Réseau action climat (RAC). Les négociateurs ne sont pas plus optimistes : «Je suis un tout petit peu soucieux, car il reste tellement de travail à faire. Je crains un nouvel incident, parce qu'alors on aurait du mal à conclure», a confié l'ambassadeur de France pour le climat, Brice Lalonde, à des journalistes. Explication de texte de la négociation.

Deux textes négociés. Le premier concerne le protocole de Kyoto (KP), qui fixait des objectifs de réduction des gaz à effet de serre aux pays développés de 2008 à 2012 (sauf les Etats-Unis, qui ont signé mais jamais ratifié le protocole). Un groupe de travail tente de s'accorder sur la seconde période d'engagement, après 2012. Cela soulève un certain nombre de questions : quels objectifs de réduction ? Sur quelle année de référence se base-t-on ? Quelle est la durée de cette période d'engagement ? Les pays en voie de développement restent très attachés au protocole de Kyoto, estimant que c'est pour l'instant le seul instrument juridiquement contraignant pour les pays du Nord.

Le second concerne les «long term cooperative actions»(LCA), c'est-à-dire les engagements à long terme des pays signataires de la Convention de Rio sur le changement climatique. Ici encore, de nombreux points à éclaircir : quel seuil de dangerosité adopte-t-on ? 2 °C ? 1,5 °C ? Comment mesure-t-on l'action des pays développés ? Celle des pays en voie de développement ? Quels montants accorde-t-on pour le financement de l'adaptation ? etc.

«Kyoto reste le point de blocage»

Les drafts. «Il paraît désormais impossible de fusionner ces deux textes : cela supposerait soit que les Etats-Unis rentrent dans le protocole de Kyoto, soit que les pays en voie de développement acceptent de l'abandonner. Le protocole de Kyoto reste le point de blocage», explique Florent Baarsch, qui suit les négociations depuis un an pour l'ONG Adopt a Negociator. Mercredi, effectivement aucun texte unique mais deux projets de texte, des «drafts» ou brouillons, ont été rendus publics.

Problème : quand on lit ces deux documents, on s'aperçoit qu'il reste encore beaucoup de points en suspens. Le document se présente un peu comme un questionnaire à choix multiples. Pour chaque point discuté, plusieurs possibilités sont proposées, avec chacune non seulement des sous-parties mais aussi des options entre crochets. Et force est de constater que les crochets sont nombreux, certaines phrases étant entièrement entre crochets.

Le rôle des négociateurs. Au fil des jours et des réunions de travail, les négociateurs ont tenté de les projets de texte, c'est- L'heure tourne à Copenhague. La conférence sur le climat se termine dans deux jours et les négociations patinent. «On a l'impression d'être revenu au début de la conférence : très peu de progrès ont été accomplis en dix jours», soupire Raphaëlle Gauthier, administratrice du Réseau action climat (RAC). Les négociateurs ne sont pas plus optimistes : «Je suis un tout petit peu soucieux, car il reste tellement de travail à faire. Je crains un nouvel incident, parce qu'alors on aurait du mal à conclure", a confié l'ambassadeur de France pour le climat, Brice Lalonde, à des journalistes.

Raphaëlle Besse Desmoulières

In Le Monde

Décembre 2009

PHOTOS: Carlos Minc et Lula da Silva (Brésil) à Copenhague; Le Monde Fr.

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